Coronavirus et déconfinement. La réouverture des saunas et clubs libertins reste incertaine


Les lieux de divertissement pour adultes sont fermés depuis le 16 mars. Des endroits où l’on parle de rapprochement plutôt que de distance physique. Mais leur réouverture pourrait paradoxalement protéger leur clientèle.  
Par Hugo Chapelon - France 3
Les clubs libertins et autres saunas auront-ils le feu vert pour rouvrir leurs établissements, la question se pose au même titre que pour les autres structures qui accueillent du public.

Les lieux de "divertissement" pour adultes sont fermés depuis le 16 mars. Des endroits où l’on parle de rapprochement plutôt que de distance physique. Mais leur réouverture pourrait, paradoxalement, protéger leur clientèle.
 
Par définition, ce sont des lieux de rencontres

Damien* a ouvert son établissement en Rhône-Alpes, en juillet dernier : un sauna masculin. "J’ai investi un demi-million d’euros, j’ai deux salariés en chômage partiel, mais aujourd’hui je ne sais pas du tout quand et comment nous pourrons rouvrir".

400 mètres carré qui abritent bar, jacuzzi ou encore cabines privatives. Par définition, l’endroit est un lieu de rencontres. Difficile d’envisager le respect d’une distance physique dans un espace dédié au rapprochement des corps.
Pour mes employés pas de problème. Masques, gants, gel hydroalcoolique, je peux les protéger. Mais j’imagine mal demander à ma clientèle de renoncer à ce pour quoi ils ont payé leur entrée -  explique Damien.

Une clientèle qui, d'elle-même, s’est détournée de l’établissement bien avant le confinement, "deux semaines avant, j’ai vu une diminution de 50% de la fréquentation. La semaine suivante c’était 80%. J’avais donc décidé de fermer avant l’annonce du confinement, ça ne devenait plus rentable" explique Damien.
 
Comme pour les bars, restaurants et discothèques, le calendrier de réouverture des saunas et clubs libertins n’est pas encore connu. 
"Il y a une explosion d’organisation de soirées privées"

Les saunas ou autres clubs libertins sont-ils donc condamnés avant l’arrivée d’un vaccin ou d’un traitement contre le Covid 19 ? Pas si sûr.
C’est ce que veut croire Rémi Calmon, directeur du Sneg and Co, syndicat national des lieux festifs et de la diversité. "Tous ces établissements sont soumis à des règles d’hygiène drastiques et sont contrôlés régulièrement par les Agences Régionales de Santé" explique-t-il.
On sait que le Covid est détruit par le lavage de mains. Dans les clubs, les douches sont obligatoires donc un lavage du corps constitue une première mesure barrière. Beaucoup d’entre eux ont un univers chloré avec des bassins donc, là aussi, le virus est neutralisé"

Mais quid du côté tactile ? "Les clients porteront un masque, donc on ne s’embrasse pas. Pour le reste, on se protège, comme d’habitude" poursuit Rémi Calmon.
De là à croire que les établissement de plaisir seraient beaucoup plus sécurisés contre le virus, il n’y a qu’un pas.
En tout cas, bien plus qu’une soirée privée chez un particulier. Depuis le début du confinement, j’ai observé une explosion d’organisation de parties fines dans des appartements. Impossible dans ces lieux d’imposer des règle d’hygiène. Les participants se mettent en danger. Mais avec un cadre règlementaire stricte pour nos établissements, il serait plus facile de les protéger -  argumente le directeur du Sneg and Co.

Comme pour les bars, restaurants et discothèques, le calendrier de réouverture des saunas et clubs libertins n’est pas encore connu. "Il faudrait une décision au niveau local, en concertation avec les préfectures et les Agence Régionales de Santé qui connaissent très bien le degré de sérieux de ces établissements" conclu Remi Calmon.
Ces activités restent marginales en France mais sont néanmoins un secteur d’activité dans le doute. Quelques 1500 lieux de divertissement pour adultes sont recensés dans l'Hexagone. 

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