Mathilde est l’heureuse épouse d’un candauliste. Elle nous explique le quotidien de cette vie de couple pas comme les autres.
« La première fois que mon mari m’a parlé de son fantasme
de me voir me faire prendre par un autre
homme, je suis restée complètement estomaquée ! Nous étions mariés
depuis près de dix ans, nous connaissions depuis douze et jamais je
n’aurais pu deviner qu’il avait ce genre d’envies. L’un comme l’autre
avons été élevés dans des familles assez tradis, voire carrément
strictes : un papa, une maman et une bonne grosse fidélité en guise de
garde-fous. Je dois vous avouer qu’au début, je n’ai pas compris son
envie et je n’ai pas trop su comment réagir.
Déjà parce que du moment où je lui avais
dit « oui » je ne m’étais jamais imaginée avec un autre que lui et
ensuite parce que c’était … Très étrange pour moi. Pourquoi voulait-il
que je le trompe ? Notre couple avait déjà quelques difficultés, surtout
avec le quotidien et nos trois enfants à nous occuper. Pourquoi
voulait-il que je couche avec d’autres hommes ? Je trouvais ça malsain.
Et puis, la graine qu’il avait semée dans mon esprit a commencé à germer.
Je me suis soudain autorisée à regarder
les autres hommes, à fantasmer sur eux et parfois même, à m’imaginer
avec eux dans des positions très intimes. Et j’ai réalisé que
finalement, tout cela me plaisait assez. Alors, de même que mon mari
l’avait été avec moi, j’ai été honnête avec lui et lui ai raconté ces
nouveaux fantasmes. J’ai bien mis l’accent sur le fait que ce n’était
que ça : de simples pensées érotiques et pas forcément des envies
concrètes. Il l’a accepté avec un grand respect et un enthousiasme plus
grand encore ! Dès lors, sans jamais brusquer les choses, nous avons
commencé à fantasmer à deux.
Nous nous inventions des
scénarios pendant l’amour où de parfaits inconnus nous rejoignaient,
nous regardions ensemble les autres hommes dans la rue et imaginions ce
qu’ils pourraient me faire. Avant cela, je n’avais jamais perçu
le fait de coucher avec un autre homme autrement qu’au travers le
prisme de l’infidélité, la trahison et la jalousie. Mais avec ces
nouveaux jeux, je découvrais une nouvelle facette de notre couple :
l’idée de coucher avec un autre donnait une toute nouvelle dimension à
notre sexualité, lui apporter une ouverture et un souffle nouveau.
Et comment pouvait-il être
question de trahison ou de blesser l’autre puisque son plaisir passait
par le mien propre. Mes fantasmes se sont alors complètement
démultipliés. En me ramenant au centre de notre couple, mon mari m’a
libérée.
Alors un jour, nous avons sauté le pas. Nous avons fait un trio.
Pour commencer, on s’est dit que ce
serait déjà pas mal. Nous avons rencontré Mika, un charmant trentenaire,
libertin aguerri et très respectueux et ça a été… Une nouvelle première
fois ! L’impression de redécouvrir nos corps et celui des autres.
C’était aussi troublant qu’excitant. J’étais rassurée d’avoir mon mari à
nos côté et j’ai apprécié qu’il soit actif ce jour-là. Ça m’a aidée à
me mettre en confiance. Comme le courant passait plutôt bien avec Mika,
nous avons renouvelé l’expérience à plusieurs reprises. Et petit à
petit, mon mari a commencé à se mettre à l’écart, en position
d’observateur.
Je lis beaucoup de choses sur le
candaulisme et il est vrai que moi-même au départ je ne comprenais pas
cette position de cocu passif. Mais ce n’est pas comme cela en réalité.
Mon mari n’est pas cocu puisqu’il participe pleinement et
volontairement à l’expérience. De plus, c’est une vision très simpliste
de ne voir la sexualité qu’en terme d’actif et passif. Être candauliste,
c’est bien plus complexe que cela. De la façon dont il me
l’explique, pour lui c’est observer son objet de désir prendre du
plaisir. C’est parfois guider ce plaisir même si ce n’est pas tout le
temps. C’est enfin sentir les limites de ce lien qui nous unit, en
prendre pleinement conscience et finalement lui redonner l’envie
furieuse de me posséder et de m’appartenir à la fois.
Quant à moi, quel plaisir j’y prends ?
Comme je disais plus haut, les fantasmes de mon mari me place au centre de notre sexualité. Je
me sens aimée, désirée et donc désirable. Depuis que nous avons
commencé ces petits jeux, c’est comme si j’avais redécouvert mon corps
et ma capacité à faire jouir un homme. Il y a le physique bien
sûr, ça c’est que je fais avec nos amants. Mais il y a aussi le
psychologique, la façon dont je vais exciter et donner du plaisir à mon
mari. Je sais quelles positions prendre avec les autres pour le rendre
fou lui. Pour vous donner une idée, me voir me faire prendre,
pour lui, c’est un peu comme regarder un porno mais avec l’actrice qu’il
désire le plus au monde et qui se trouve connaître exactement le
scénario de ses fantasmes les plus fous. En quoi peut-on qualifier de passif un homme pour lequel sa femme réinvente les meilleurs scènes porno ?!
Au final, cela fait maintenant deux ans que nous pratiquons ces jeux libertins. Nous
avons beaucoup mûri dans nos jeux, notre approche et bien sûr notre
sexualité. Notre couple a gagné en complicité et en confiance. Bien sûr
le quotidien est toujours là mais globalement, nous nous sentons plus
heureux et plus épanouis. Et je suis heureuse que nous ayons
tous deux eu l’ouverture d’esprit suffisante pour sortir de notre zone
de confort. Si j’avais un conseil à donner à ceux qui me liront, c’est
celui-ci : osez parler de vos fantasmes à votre partenaire. C’est la
première étape pour les voir se réaliser. Et quoi de plus merveilleux
que de les vivre avec la personne que vous aimez ? «
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